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victoire la rouge.

grenier à foin la pourchassait, un peu fort quelquefois, et les uns l’attrapaient derrière une porte pour l’embrasser ou bousculer son corsage et ses hanches qu’elle sauvait à grande bourrade, mais en s’esclaffant, tout enflammée d’un plaisir de femme attaquée qui lui donnait des sensations nouvelles et joliment plaisantes.

L’un des frères du marié, surtout, un soldat, un dragon, avec des galons sur sa veste et une grande queue de cheval qui lui trimballait sur le cou, pendant au bout d’un casque d’or.

Dès qu’elle voyait venir ces jambes rouges, lestes, qui lui couraient après, elle en perdait le souffle, tant cet être nouveau et brillant l’émerveillait. Pourtant elle secouait ses bras et se faisait lâcher, se fâchant même parce qu’avec lui elle n’était pas la plus forte, et qu’il lui restait comme une angoisse de la brutalité formidable de l’homme. Lui, frisant