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victoire la rouge.

Elle arracha ses plumes, à pleins poings, tout excitée par cette joie. Mademoiselle Élise, en passant, coula ses regards brillants et un peu fiers sur la servante ; puis elle s’arrêta net, faisant un grand cri.

— Maman ! maman !… Victoire plume un canard qui n’est pas mort… Quelle horreur ! Mais tuez-le donc, mauvaise fille, vous voyez bien qu’il remue les ailes… C’est affreux, le cœur me tourne…

Le fiancé soutint Élise toute pâle qui s’évanouissait.

Madame Maleyrac avait bondi, et elle beuglait des injures à Victoire, les poings en avant. Tandis que celle-ci tordait la bête entre ses genoux, pour l’empêcher de bouger, et lui arrachait son duvet si vite qu’elle pouvait, en répondant très-calme :

— Eh bien ! eh bien ! qu’est-ce que ça fait ? Il mourra bien tantôt dans la casserole.

Toute la compagnie s’était groupée autour