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victoire la rouge.

rabougris. L’espace clair laissait voir au loin toute la vallée, et d’un bout à l’autre la face embrumée de l’étang.

Le Sauvage arrivait, se baissant pour surprendre la Victoire qu’il supposait assise là, sur un roc, à se reposer.

Mais quand il fut plus proche, les jappements lui parurent venir devers l’étang, s’éloignant et se rapprochant, comme si le chien en courant faisait le tour de l’eau.

Alors il se dressa et fouilla du regard la verdure épaisse et feuillue qui bordait la pièce d’eau. Rien ne bougeait parmi les roseaux aux lances molles, ni sous les bouleaux blancs, ni sous les saules aux tiges élancées, ni près des vergnes, dont les branches sont piquées comme des épingles sur le tronc tous les ans rasé.

Quelquefois un canard sauvage prenait son vol d’une touffe d’iris, ou quelque hirondelle s’abattait en passant pour tremper son