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victoire la rouge.

Elle l’entendit rentrer à côté, barrer ses verrous et se coucher. Un peu après, son souffle rauque dominait tous les bruits légers de la ferme endormie.

Alors Victoire se leva, se glissa dehors, traversa la cour comme une ombre, et reprit le chemin des bois vers la côte. À ce moment, un hurlement plaintif la fit tressaillir. C’était le chien enfermé, qui la sentait s’en aller et qui pleurait après elle.

Elle ne pleurait plus, maintenant ; c’était fini. La peur de l’homme l’avait reprise, et elle ne songeait qu’à ses menaces de l’emmener au petit jour ou de la crever de coups.

Le petit jour ne serait pas long à venir. Il arrive vers trois heures au commencement de l’été. C’est la première lueur blanche qui sépare le ciel des coteaux au ras de l’horizon.

Quand la grande ligne blanchissante rougit, c’est que le coq va bientôt chanter.

Victoire gravit la côte et s’arrêta sous les