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victoire la rouge.

Puis elle sortit, et elle s’en alla aux étables.

En un coin, sur deux barres suspendues horizontalement, toutes les poules dormaient, côte à côte alignées. Les unes la tête sous l’aile, d’autres enfoncées dans leurs plumes, leurs yeux roulants et clignotants, très-bêtes, quand la lumière les éveilla.

Par habitude, Victoire les comptait. Il en manquait une, sa préférée, qu’elle appelait Jeannette, parce qu’elle portait comme une croix de plumes dorées sur sa collerette blanche. Victoire s’inquiéta. Mais elle aperçut Jeannette couvrant un panier rond de ses ailes étendues, et qui se fâchait déjà, grondante et ébouriffée, défendant les œufs qu’elle couvait.

Alors Victoire poussa une demi-porte qui séparait l’étable en deux, et toutes les brebis se levèrent, piétinant et bêlant, avec des coups de tête, et cela fit un vacarme qui éveilla les nouveau-nés, dormant, tout petits