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victoire la rouge.

Chancelade, — on entend les seigneurs et bourgeois, — et c’est avec frénésie que l’on use de la fête de Madame la Vierge pour arborer toutes les bannières blanches et faire flamboyer les lys. La frairie en est tout éclairée et embaumée. Les petites boutiques qui s’échelonnent sous les arbres ont l’air d’être parées exprès par toutes ces guirlandes qui courent d’un arbre à l’autre en festonnant. Et quand le tourniquet valse et vire, faisant danser les verres bleus, les bouteilles rouges, les carafons barbouillés de grosses fleurs et taillés à facettes, dressés en pyramide, on dirait des corbeilles de fleurs éclatantes mouvant dans l’air et le soleil leurs calices multicolores.

Entre la messe et les vêpres, la foule se masse ou se meut dans toute la longueur de la petite place, ainsi bordée de jeux et d’étalages de sucreries où les mouches, grisées de chaleur et de parfum, s’abattent par nuées bourdonnantes.