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victoire la rouge.

flambée dans toutes ses vitres claires, toute la pigeonnée s’est abattue, roucoulant et voletant dans la poursuite éperdue de ses incessantes tendresses.

Tandis qu’en la basse-cour tiède et ensoleillée, dans le caquetage des poules et le chant héroïque des coqs en bataille, et le pépiement des poussins courant tout blonds et fous dans la mêlée, et le bourdonnement des abeilles qui s’essayent à rôder sur les premières roses, Victoire ligottait sur un banc, contre un mur, un porc qu’elle allait saigner.

Maintenant les cris déchirants de la bête égorgée dominaient tous les bruits ; elle faisait craquer les cordes qui la liaient aux jambes et au cou sur la planche où elle était étendue avec un couteau planté dans la gorge. Ses flancs se tordaient avec des frissons terribles, mais elle ne pouvait échapper au supplice, et son sang coulait, fumant et vif,