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victoire la rouge.

— Dites ce que vous voulez faire savoir à votre dragon, et je l’écrirai.

— Ah !…

Elle demeura pensive, embarrassée.

Enfin, elle se remua sur sa chaise, et, les mains jointes, regardant fixement le bout de ses sabots collés au poêle, elle dicta, faisant des pauses, quand elle éprouvait trop de honte à continuer et que sa gorge se serrait :

« C’est pour vous faire assavoir qu’un grand malheur m’est arrivé. Vous aurez la bonté de me venir en aide, parce que vous savez bien que ce n’est pas de ma faute. — Tout de même j’en ai bien du chagrin, à cause que personne ne voudra me croire, et que madame Maleyrac va me jeter à la porte. Alors où j’irai, s’il vous plaît ? — Si c’était un effet de votre bonté d’avoir pitié de moi, je vous serais bien reconnaissante, malgré que sans vous ça ne serait pas arrivé. Je vous fais écrire cette lettre pour vous apprendre que