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victoire la rouge.

Une fois le beau dragon vint faire le tour des chaises en fumant son cigare.

Puis il revint encore portant sous ses deux bras des bouteilles coiffées d’argent, dont il fit éclater les bouchons à l’oreille des femmes épeurées. C’était du Champagne. Il versa lui-même une pleine verrée à la Victoire, qui l’avala d’un trait. Elle en demeura étourdie, la cervelle détraquée, les paupières battantes.

Le soldat s’appuyait à sa chaise, lui touchant le dos de son corps dont la chaleur l’engourdissait dans un plaisir inconscient.

Tout à coup, madame Maleyrac apparut dans sa superbe toilette de satin clair, si impérieuse et imposante que le silence se fit comme par miracle.

Elle déclara de haut qu’il était temps que cette orgie prit fin. En même temps son œil irrité courait par la table, où l’on avait