y étoit encore, pour négocier avec le cardinal sur les intérêts des particuliers qui ont suivi le parti de M. le prince. Le cardinal dit que n’étant point d’accord des deux principaux points, qui sont son éloignement et la plénipotence pour la paix générale, il croyoit qu’il seroit inutile de parler de ce qui regarde les particuliers, auxquels il ne seroit pas fort difficile de donner satisfaction, pourvu qu’on se voulût contenter de choses raisonnables et possibles, et qu’on fût d’accord du principal, ils entrèrent en quelque entretien de ces intérêts particuliers : et entre autres choses Bezons proposa de donner le gouvernement d’Angoumois et de Saintonge au duc de La Rochefoucauld, en récompensant d’ailleurs le marquis de Montausier, qui en étoit revêtu. Mais comme il n’avoit pas charge d’insister sur cet article, et que le cardinal en rejeta fort la proposition, le discours n’en fut pas long. On disoit que lorsqu’on lui en parla la première fois, il avoit répondu : « Pourquoi voûdroit-on que j’ôtasse le gouvernement du marquis de Montausier, qui a toujours été mon serviteur, qui est dans mes intérêts, et à qui j’ai de l’obligation ? » Mais il ne parla pas ainsi à M. de Bezons.
M. de Lorraine[2] arriva enfin ici dimanche deuxième, à dix heures du soir. M. d’Orléans et M. le prince furent au devant de lui dès quatre heures, à