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DU PÈRE BERTHOD. [1653]

particulières, on les assiégea, et on les pressa si fortement qu’ils demandèrent quartier, aux conditions qu’il plairoit à M. le duc de Candale. Enfin en moins de deux heures la garnison fut chassée, deux capitaines et un officier d’artillerie tués, les autres chefs faits prisonniers, et la ville entièrement soumise à l’obéissance du Roi.

Pour l’y assurer davantage, le procureur du Roi fut à l’hôtel-de-ville, accompagné des maires et consuls, et d’autres principaux habitans, auxquels, après une fort belle harangue qui les exhortoit de remercier Dieu de les avoir remis si soudainement dans l’obéissance du Roi, et à continuer leur zèle pour le service de Sa Majesté, il fit prêter à tous les habitans, aussi bien qu’aux magistrats de la ville, un nouveau serment de fidélité ; et après il fut résolu d’appeler le marquis de Bourdeilles[1] pour commander dans la ville, et maintenir toutes choses dans la bonne assiette où elles étoient.

Cette nouvelle lui étant portée, il s’y rendit sur le minuit de la nuit suivante avec plusieurs de ses amis, pour y donner les ordres jusques à l’arrivée de M. de Candale, lequel y étant arrivé mit toutes choses en état dans Périgueux comme on le pouvoit souhaiter pour l’obéissance du Roi, et pour l’établissement de l’autorité de Sa Majesté.

Durant le temps que toutes ces choses se faisoient à

  1. Le marquis de Bourdeilles : Chavagnac dit que c’est lui qui fut appelé par Bodin ; qu’il alla à Périgueux avec cent cinquante maîtres, et qu’il maintint dans cette ville l’ordre le plus admirable. Ce ne seroit pas la première fois que l’amour-propre auroit engagé un écrivain de Mémoires à altérer la vérité ; aussi ne peut-on espérer de la rencontrer qu’en comparant entre eux ces matériaux de l’histoire.