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[1652] MÉMOIRES

Qu’après cela s’il se trouvoit que l’armée d’Espagne fût encore dans la rivière de Bordeaux ou dans les mers de France, Sa Majesté remettoit à messieurs les généraux d’aviser et de résoudre s’il seroit bon de détacher de l’armée de Guienne le corps des troupes qu’elle a destiné pour fortifier celle de delà, dont elle leur envoyoit l’état, et d’y joindre, si besoin étoit, quelques autres troupes pour servir à la réduction de Périgueux avec celles que le sieur de Sauvebœuf y avoit menées, si la ville n’étoit pas réduite ; et en ce cas, qu’elle désiroit que M. de Candale s’y portât en personne, et trouvoit bon qu’après la réduction de Périgueux il revînt à Paris, passant par l’Auvergne comme il l’avoit désiré, et qu’il renvoyât à M. de Vendôme toutes les troupes qu’il auroit menées à cette expédition, pourvu toutefois que cependant l’armée navale ennemie s’éloignât des mers de France, et non autrement, et que Bordeaux se fût accommodée aux volontés de Sa Majesté.

Et quoique le Roi crût que, par la bonne disposition que messieurs les généraux auroient donnée à toutes choses dans Bordeaux, il n’y auroit rien à craindre de la part de la ville, et qu’ainsi ils pourroient faire le détachement des troupes sans aucun péril ni inconvénient, néanmoins Sa Majesté se remettoit à eux de faire partir ces troupes pour l’attaque de Périgueux, ou de les retenir pendant que l’armée navale d’Espagne demeureroit dans la rivière ou dans les mers de France, selon qu’ils l’estimeroient le plus à propos.

Qu’aussitôt que l’armée navale ennemie se seroit retirée et auroit pris la route d’Espagne, et que M. de Vendôme auroit donné tous les ordres nécessaires à l’armée navale, Sa Majesté trouvoit bon qu’il partît pour