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[1652] MÉMOIRES

sieurs officiers de celui de Paris ; M. le duc d’Orléans pressant en même temps le Roi, par l’induction de ceux qui étoient dans la faction de Bordeaux, à leur accorder les conditions qu’ils obtinrent alors.

Que pour parvenir à cette sûreté stable il n’y avoit que deux voies : l’une de rétablir les forts qui avoient été démolis dans Bordeaux, en les rendant suffisans pour l’assujétir ; l’autre, d’en raser toutes les fortifications. Sur quoi elle avoit choisi le dernier expédient, pour les raisons qui étoient amplement marquées dans un mémoire qu’elle avoit envoyé sur ce sujet à messieurs les généraux ; et quoique Sa Majesté eût bien prévu que les Bordelais pourroient bien n’être pas assez sages pour accepter ce qui leur conviendroit le plus pour leur propre bien, et pour ne pas retomber dans les maux dont à peine ils étoient sortis, aussi avoit-elle jugé avec fondement qu’on pourroit les y contraindre par la force : et comme le Roi avoit, par sa dépêche du 15 de juillet, expressément déclaré que son intention étoit de demeurer en pouvoir de faire réédifier les forts, ou de faire démolir les murailles et les fortifications de la ville, et que par les articles de la capitulation il n’avoit été stipulé aucune chose qui y fût contraire. Sa Majesté n’avoit en rien intéressé l’honneur de messieurs les généraux, ni préjudicié à la foi de leur traité, en leur donnant ses ordres pour établir cette sûreté, qu’elle désiroit avec tant de raison, et qui auroit augmenté la gloire qu’ils avoient eue de la réduction de Bordeaux ; que le Roi avoit désiré plus de sûreté des Bordelais, vu leur récidive si extraordinaire dans leur révolte, après ce qu’ils avoient si solennellement promis par le traité fait à Bourg, et que ce troisième soulèvement pouvoit