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DU PÈRE BERTHOD. [1652]

avec eux, et donnoit de la terreur aux ormistes et au parti des princes, qui en étoient au désespoir, et particulièrement à Lenet et à Marchin, qui ne savoient plus où ils en étoient. Toute leur rhétorique étoit courte, leurs menaces n’avoient plus de lieu, leurs violences n’étoient plus craintes, et leur crédit ne pouvoit plus empêcher la jeunesse et les bons bourgeois d’agir pour leur liberté.

Le dimanche 20 de juillet, sur les deux heures après midi, les députés de tous les corps et de la jeunesse ayant fait assemblée à l’archevêché, où assistèrent le prince de Conti, madame de Longueville, madame la princesse et M. d’Enghien, avec les officiers généraux de l’armée, on fit les propositions, savoir : qu’il seroit défendu à l’Ormée de s’assembler, qu’on changeroit tous les capitaines des quartiers, et qu’on feroit sortir tous les gens de guerre. Tout cela fut résolu aussitôt que proposé ; et dès le lendemain on dressa des cahiers, qu’on trouva bon de donner au sieur de Bacalan, avocat général en la chambre de l’édit ; qu’il seroit député vers M. de Vendôme pour conférer avec lui, et qu’on enverroit aussi le sieur de Virelade-Salomon[1], ci-devant avocat au grand conseil, vers M. de Candale qui étoit à Bègle, à une demi-lieue de Bordeaux, pour lui parler sur le même sujet[2],

  1. De Virelade-Salomon : Il étoit haï du parti populaire, parce qu’il avoit été chancelier du duc d’Épernon, gouverneur de Guienne. Sa plume vénale et pédantesque, dit un libelliste du temps, a tracé toutes les lettres qui ont été adressées et envoyées sous le nom du duc au parlement et à la ville. » (Voyez l’Évangéliste de la Guienne ; Paris, Guillemot, 1652, p. 16, collection des Mazarinades de la bibliothèque de l’Arsenal, tome 75, pièce 78.)
  2. Voyez les Mémoires de Montglat, tome 50, p. 408, de cette série.