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[1652] MÉMOIRES

qu’on avoit prises. Le père Berthod en ce temps-là, qui fut le 11 février, part pour la cour, où il se rendit eu diligende incognito ; propose à la Reine, à Son Eminence, à M. Servien et à M. Le Tellier les choses qu’on désiroit pour remettre Bordeaux à l’obéissance du Roi ; et toutes ces propositions étoient :

De donner une amnistie générale pour tous les habitans de la ville et faubourgs de Bordeaux, et des amnisties particulières pour ceux de ses habitans ou autres qui s’étoient engagés dans le parti du prince de Condé, lesquels voudroient rentrer dans leur devoir : la révocation des impositions nouvellement établies à Blaye, du jour que la ville de Bordeaux se remettroit dans l’obéissance d’é Sa Majesté ; la continuation de la suppression de deux écus pour tonneau de vin, qui leur avoit ci-devant été accordée, et dont l’imposition avoit été rétablie depuis que la ville avoit été emportée dans la rébellion ; le rétablissement du parlement dans la ville de Bordeaux ; la confirmation des privilèges de ladite ville, lesquels avoient été révoqués depuis qu’elle s’étoit éloignée de son devoir ; la permission d’imposer et de lever durant dix ans, sur les habitans de ladite ville, les sommes de deniers qu’elle avoit empruntées ; et à ces fins qu’il leur seroit expédié des lettres du Roi en bonne et due forme. De plus, Villars[1] demandoit pour lui trente mille

  1. Villars : Il est plus facile de dire qui n’est pas ce Villars, que d’affirmer quel il est. On ne croit pas que ce puisse être Pierre de Villars, dit le marquis, et père du maréchal, quoique ce dernier, après avoir été gentilhomme du duc de Nemours, ait été attaché au prince de Conti, dont il devint premier gentilhomme en 1654. Il seroit pénible de voir un aussi beau nom souillé par la plus lâche des trahisons. Ce