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DU PÈRE BERTHOD. [1652]

demeurèrent d’accord, parce que cette mère promettoit de gagner Villars, qui étoit un des principaux chefs de l’Ormée ; aussi étoit-ce ce qu’il falloit faire, puisque l’Ormée étoit le seul corps qui s’opposoit à la paix, et qui gouvernoit lors dans la ville, sous l’autorité de M. le prince de Conti. Cette mère Angélique fait agir une de ses religieuses, sœur de Villars, pour l’obliger à se ranger du parti du Roi ; et se le persuada d’autant plus facilement que ce Villars avoit témoigné à sa sœur grand dégoût pour la vie qu’il menoit, et lui avoit dit plusieurs fois qu’il avoit dessein de sortir de ce mauvais parti où il étoit par quelque service signalé. La sœur parle souvent à son frère, le sonde, l’étudie ; et l’ayant cru converti par ses soupirs et par les fréquentes communions qu’il avoit faites pendant tout le mois de janvier de l’année 1652, le présente à la mère Angélique, à laquelle il promit des merveilles pour le service du Roi, et s’engagea de ramener la ville dans l’obéissance, et d’y faire recevoir l’amnistie, si la cour vouloit faire un parti raisonnable pour lui et pour le public.

La mère Angélique redit toutes ces choses au père Ithier ; il les écrivit au père Berthod, et Villars se découvrit au sieur de Boucaut, afin de lui faire les propositions des choses qu’il désiroit que le Roi fit pour lui, au cas qu’il exécutât ce qu’il promettoit.

Sur ces propositions, le père Berthod eut une conférence avec le père Galtery, en un rendez-vous qu’il lui avoit donné près de Bourg, qu’il hasarda de prendre quoiqu’il fût dans le quartier des Espagnols, qui tenoient pour les Bordelais. Là ce père Galtery lui redit les conférences des uns et des autres, et les résolutions