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DU PÈRE BERTHOD. [1652]

l’après-dînée, et témoigna au sieur de Bourgon qu’il seroit bien aise de se convertir et de servir le Roi ; qu’il n’étoit pas satisfait de M. le prince, parce qu’il avoit une trop forte attache à l’Angleterre ; et que si la cour lui vouloit envoyer quelque ordre pour travailler pour le service du Roi, il s’y donneroit entièrement, et abandonneroit l’autre parti.

Le père Berthod écrivit cette proposition à la cour, parmi les autres choses qu’il y faisoit savoir tous les jours ; mais à cet article il eut pour réponse que quoi que dît ou fît ce président, on ne vouloit point avoir de confiance en lui, ni même qu’il eût part dans la négociation.

Pendant que les chambres assemblées parloient de décréter contre M. de Bourgon, M. de La Boulaye, qui avoit été averti le soir auparavant que ce jour-là il devoit y avoir du petit peuple qui devoit aller crier vive le Roi ! et demander la paix au Palais, il s’y trouva avec sept ou huit cents hommes, et en prit trois ou quatre qu’il fit mettre dans la Conciergerie. Ces trois coquins, à la première interrogation qu’on leur fit, accusèrent mademoiselle Guérin de leur avoir donné de l’argent pour leur faire faire ce qu’ils avoient fait ; et dans le même moment on décréta contre cette demoiselle, et elle eût été conduite en prison si on l’eût trouvée chez elle, et si la Reine ne lui eût donné un logement pour se retirer dans le Palais-Royal.

Durant que ces choses-là se faisoient à Paris, les députés des six corps étoient à la cour pour assurer le Roi de leur service, et de la fidélité de leurs compagnies. Sa Majesté leur fit une réponse très-satisfaisante pour eux ; la Reine et tous les ministres les