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DU PÈRE BERTHOD. [1652]

ciateurs n’y voulurent jamais donner les mains, parce que c’eût été une chose très-dangereuse, et qui eût ruiné toutes les belles dispositions où étoient les affaires pour le service du Roi ; car n’ayant pas dans Paris le gouverneur, le prévôt des marchands et le lieutenant civil, la ville se trouvoit sans magistrats. Aussi écrivirent-ils que lorsque M. le maréchal de L’Hôpital et M. LeFèvre y seroient de retour, il n’y auroit rien à craindre, et on pourroit tout entreprendre ; qu’ainsi il falloit les renvoyer, et engager les échevins et les députés des six corps, qui étoient allés trouver le Roi, de les ramener avec eux, et enjoindre aux échevins et aux députés de les reconnoître et de leur obéir.

M. le cardinal de Retz, qui avoit vu que M. Le Prévôt ne l’avoit pas traité comme il désiroit, et qui vouloit se rendre le maître de l’affaire, persuada, pour y mieux réussir, à M. d’Orléans de chasser de Paris le duc de Bournonville, ou de le faire arrêter prisonnier. Aussi Son Altesse Royale envoya chez le duc, le dimanche 29 au matin, le comte de Saint-Amour, pour lui dire qu’il étoit dans la pensée de le faire arrêter, sur ce qu’on lui avoit assuré qu’il avoit été envoyé de la cour pour négocier avec les autres qui travailloient à la négociation pour le retour du Roi, sans la participation des princes. Le duc de Bournonville fit voir en une infinité de raisons qu’il étoit à Paris pour toute autre chose que pour cela, et que ses affaires particulières l’y avoient amené ; et pour le faire voir à M. d’Orléans, qu’il offroit de s’en retourner à la cour, si Son Altesse Royale lui vouloit donner passe-port pour sortir de Paris ; et par là que