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DU PÈRE BERTHOD. [1652]

s’en alloit à Amiens, et que l’armée du maréchal de Turenne demeureroit autour de Paris, pour empêcher que les vivres n’y entrassent.

Cependant M. Le Prévôt, par les chiffres du père Berthod, écrivoit tous les jours à M. de Glandèves, et le père Berthod, de son chef, mandoit aussi les sentimens de plusieurs bourgeois qu’il voyoit, par la correspondance qu’il avoit avec M. Rossignol ; et toutes leurs lettres, durant sept ou huit jours, pressoient extrêmement d’envoyer l’amnistie, afin que le peuple connût que le Roi vouloit oublier toutes choses, et que sa clémence étoit plus grande que les offenses qu’on avoit commises contre son autorité.

Le Roi, pour satisfaire son peuple, donna cette amnistie le 26 d’août, qui fut envoyée aussitôt à Paris[1].

Dans ce temps-là M. de Beaufort et M. Broussel assemblèrent le corps de ville, et mirent en délibération de taxer les communautés ecclésiastiques séculières et régulières, comme on avoit fait les bourgeois. Cela donna sujet à M. Le Prévôt de faire remuer ces corps ecclésiastiques comme on avoit fait les bourgeois ; et il commença par le chapitre de Notre-Dame, faisant visiter tous les chanoines en particulier par M. Rivière leur confrère. Ce chapitre s’étant assemblé, donna sujet aux autres communautés d’en faire de même. Les religieux de l’abbaye Saint-Germain, qui voyoient quelquefois M. Le Prévôt, qui les excitoit à ne pas souffrir qu’on leur fît donner de l’argent pour faire la guerre contre le Roi, tinrent chapitre

  1. Voyez les Mémoires du cardinal de Retz, tome 46, page 141, de cette série.