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DU PÈRE BERTHOD. [1652]

Thomas, du maréchal Du Plessis, de messieurs Servien et Le Tellier, qui etoient les seuls qui avoient connoissance de l’intrigue, et auxquels M. de Glandèves communiquoit toutes les lettres qu’il recevoit de Paris touchant cette négociation, qui prenoit un fort bon chemin ; car les gros bourgeois, aussi bien que le petit peuple et les marchands médiocres, avoient pris résolution de ne point payer la taxe que les princes avoient fait faire sur les maisons : même on battit un dizenier dans la rue Saint-Denis, parce qu’il avoit témoigné être zélé pour les princes, en faisant son rôle.

Les lettres de la cour, du 14, embarrassèrent un peu M. Le Prévôt, parce qu’elles portoient que le Roi n’entreroit point dans Paris avec M. le cardinal, ni sans lui, que les princes n’en fussent dehors. Cette résolution étoit malaisée à exécuter, parce que ce qu’il y avoit de serviteurs du Roi dans la ville, au moins de ceux qui s’étoient déclarés, n’avoient pas assez de force ni d’autorité pour les chasser, ni pour l’entreprendre avec tant soit peu de hauteur, ni même n’avoient point de lieu pour les garder, parce que la Bastille et les autres endroits propres pour mettre des personnes de l’importance des princes étoient occupés par ceux de leur parti. Il fallut donc songer à trouver les moyens d’y réussir par quelque autre voie, et ce fut celle de proposer l’union des serviteurs du Roi, qui seroit signée de chacun en particulier, pour la rendre plus authentique. Le jour pour faire cette signature fut pris au 15 août ; mais on ne réussit pas, et M. Le Prévôt, qui en avoit la parole, ne la put faire exécuter, parce que beaucoup de personnes de