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[1652] MÉMOIRES

gociation de Paris ; car sur ce qu’on écrivoit à M. de Glandèves que si le Roi y vouloit venir avec toute sa cour, sans exception de personne, tout le monde iroit au devant de Sa Majesté ; mais que si M. le cardinal Mazarin se retiroit pour quelque temps, l’applaudissement des Parisiens seroit incomparablement plus grand, et la chose seroit bien plus facile, parce que qui que ce soit n’auroit sujet de dire que le Roi amenoit avec lui ce qui servoit de prétexte à M. le prince pour continuer la guerre. Son Eminence n’hésita point à demander son congé, et en pressa si fort le Roi, que Sa Majesté y donna son consentement le 11 ou 12 d’août.

Ce jour-là même, M. de Laffemas, maître des requêtes, étant pressé par la Reine d’aller à Pontoise porter le petit sceau de la chancellerie du parlement, dont il étoit saisi parce que c’étoit son mois pour sceller, fut trouver M. Le Prévôt, afin d’aviser ce qu’il avoit à faire là-dessus, parce qu’il étoit nécessaire à Paris, et que s’il alloit à Pontoise beaucoup de gens qu’il gouvernoit pourroient se refroidir dans le service du Roi. M. Le Prévôt en parla au père Berthod ; et après avoir examiné toutes choses sur cette matière, il fut résolu que M. de Laffemas feroit le malade un jour ; que ce jour-là il donneroit le petit sceau à un de ses confrères pour sceller, et que le lendemain ce confrère l’emporteroit à Pontoise, feignant de n’en avoir rien dit à M. de Laffemas, afin qu’il se pût justifier par cette excuse au parlement de Paris, lorsqu’on lui viendroit demander le sceau.

Cette résolution fut approuvée de la cour, c’est-à-dire de la Reine, de M. le cardinal, du prince