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NOTICE

sent dans l’obstination, de les obliger par la force de se remettre dans le service du Roi, au moins en apparence, s’ils n’étoient pas obéissans dans le cœur.

M. de Glandèves, après avoir bien examiné les pensées de M. Le Prevôt, qu’il voyoit tout-à-fait généreuses, pour le rétablissement de l’autorité royale, et se ressouvenant que M. de Bourgon lui avoit fait un semblable discours quelques jours auparavant en revenant de la cour, lorsque le Roi étoit à Melun, se résolut de faire cette proposition à la Reine, et de lui envoyer quelqu’un pour entretenir Sa Majesté et pour en parler à M. le cardinal Mazarin.

Ce fut environ le 20 juillet que cette résolution fut prise. Il fut question de choisir une personne d’esprit et bien intentionnée pour envoyer à la Reine. M. de Glandèves, après en avoir cherché beaucoup dans son esprit, n’en trouva point de plus propre pour cela que le père François Berthod, religieux cordelier, gardien du couvent de Brioude, parce qu’il étoit fort assuré de son zèle pour le service du Roi, de la fidélité et de l’adresse avec laquelle il avoit agi dans d’autres rencontres. Il en parla donc au père Berthod, et n’eut pas grande peine à le disposer à faire voyage à la cour pour cette affaire ; car il le trouva dans les mêmes sentimens de messieurs Le Prévôt et de Bourgon ; mais la difficulté fut si grande de sortir de Paris, à cause des gardes exactes que l’on faisoit aux portes, où tous les capitaines de la ville qui commandoient ne laissoient sortir personne qui eût la simple réputation d’être serviteur du Roi, qu’il lui fut impossible d’aller trouver la Reine.

Cette impossibilité fit que M. de Glandèves pria le