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NOTICE

cembre 1652, quand le père Berthod et M. de Bourgon furent envoyés en Guienne avec les pouvoirs les plus amples. Le père Berthod arriva à Bordeaux le 24 décembre 1652, et il descendit au couvent des cordeliers, dont le père Ithier étoit gardien. Nous ne le suivrons pas dans le détail des actes de son dévouement au service du Roi, et des périls auxquels il n’échappa que par une protection visible de la Providence : nous craindrions de diminuer l’intérêt qui s’attache à ses récits. Cette relation a d’autant plus de prix que nous ne connoissons pas d’écrivains du temps qui soient entrés dans les mêmes détails. Montglat seulement indique les faits principaux dans ses Mémoires[1], et dom Devienne fait connoître brièvement l’objet de la mission dont le père Berthod fut chargé[2].

On ignore ce que devint le père Berthod après avoir eu tant de part à l’extinction des troubles de la Fronde. Il est vraisemblable qu’il demeura près de l’évêque de Glandèves, devenu évêque d’Amiens, et qu’il écrivit par son ordre, peut-être même par obéissance, les deux relations que nous publions pour la première fois. L’auteur n’y parle jamais en son propre nom ; il raconte ce qui lui est personnel avec autant de simplicité que s’il parloit d’un autre ; mais il fait connoître une multitude de circonstances que lui seul a pu savoir, et par là il trahit l’incognito sous lequel sa modestie sembloit vouloir se cacher.

L’éditeur possède un manuscrit de ces Mémoires en un volume in-folio, d’une belle écriture du temps. Les armes de Nicolas Le Camus, premier président

  1. Tome 50 de cette série, page 405 et suiv.
  2. Histoire de Bordeaux, 1771, in-4o, première partie, page 462.