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SUR CONRART.

sur sa mémoire un de ces traits satiriques[1] qui, une fois lancés, se répètent avec l’autorité d’un proverbe, et passent auprès de beaucoup de lecteurs pour une vérité qui n’est plus susceptible de contestation.

On a de lui :

1o Une épître dédicatoire à la tête de la vie de Philippe de Mornay ; Leyde, Elzévir, in-4o, 1647. Cet ouvrage est de Jean Daillé, ministre protestant[2], qui avoit été précepteur des petits-enfans de Philippe de Mornay. Elle est dédiée par les Elzévirs au prince d’Orange. Daillé, ami de Conrart, l’avoit sans doute prié de prêter sa plume aux célèbres imprimeurs de Hollande.

2o Une épître en vers, dans la première partie des épîtres de Boisrobert.

3o Une ballade en réponse à celle du Goutteux sans pareil, de Sarrasin, dans les Œuvres de ce dernier.

4o La préface des traités posthumes de Gombauld. L’abbé d’Olivet en a inséré la plus grande partie dans son Histoire de l’Académie, à l’article de Gombauld. L’original de cette pièce, portant des corrections de la main de Conrart, se trouve dans le manuscrit 902 de la bibliothèque royale de l’Arsenal, tome 9, p. 329.

5o Une imitation en vers du psaume 92, dans le

  1. Despréaux a dit, dans sa première épître :

    J’imite de Conrart le silence prudent.

  2. C’est l’opinion commune. Cependant on voit dans le Mélange critique de littérature, recueilli des conversations de feu M. Ancillon (Basle, 1698, tome 2, page 242), que M. Daillé disoit que la moitié de la Vie de Philippe de Mornay avoit été composée par David Lixe, et que l’ouvrage avoit été achevé par deux secrétaires de Du Plessis. Il reconnoissoit que l’épître dédicatoire étoit de Conrart.