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MÉMOIRES

remords de sa conscience, leur dit que c’étoit lui qui avoit fait le crime que l’on vouloit punir ; qu’il le feroit encore si c’étoit à recommencer ; qu’il s’offroit volontairement à tout ce qu’on lui voudroit faire souffrir ; et qu’aussi bien la vie lui étoit ennuyeuse. De sorte qu’il fut conduit à Lille sous bonne et sûre garde, où l’on lui fit son procès ; et il fut condamné à avoir le poing coupé, et à être étranglé ensuite. Ce qui fut exécuté au mois de novembre 1649.

SUR LA DUCHESSE DE ROQUELAURE

ET SUR LE MARQUIS DE VARDES[1].


Sur la fin de l’année 1657, la duchesse de Roquelaure, sœur du comte Du Lude[2], mourut âgée de vingt-trois ans. C’étoit une des plus belles personnes de la cour : elle ne fut malade que peu de jours, ensuite d’un accouchement difficile ; et s’étant fait un transport au cerveau, il fut impossible de la sauver. C’est ce que tout le monde a su et cru de sa mort : mais long-temps avant que d’accoucher, et paroissant de fort bonne santé, elle avoit dit à quelques personnes avec qui elle étoit dans la dernière confidence, qu’elle ne vivroit plus guère, et qu’une passion ardente et cachée qu’elle avoit dans le cœur la tueroit. Cette passion étoit pour le marquis de Vardes, qu’elle ai-

  1. Manuscrits de Conrart, tome 11 page 893.
  2. Sœur du comte Du Lude : Charlotte-Marie de Daillon Du Lude, femme du duc de Roquelaure que ses bouffonneries ont rendu célèbre.