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MÉMOIRES

mière. Pour tâcher néanmoins à y parvenir, il fit jouer toutes sortes de ressorts : ses amis cabalèrent ; il faisoit faire des complimens et des promesses sous main aux gens d’affaire, remerciant ceux qui lui étoient favorables, et flattant les autres pour tâcher à les gagner. Mais tout cela ne servit de rien, ni tout ce que put faire le marquis de Sablé et les autres amis du président de Maisons, lequel se conduisit si mal, que même après que l’affaire fut renouée par ceux qui agissoient pour lui, M. le prince lui en parla ; il lui dit encore qu’il ne faisoit que suivre les pensées de ses amis ; mais que pour lui, il aimeroit mieux demeurer en l’état où il se trouvoit que de se charger d’un si grand fardeau. On croyoit pourtant à la cour qu’il avoit des sentimens tout contraires ; mais qu’il en faisoit le dégoûté pour s’en faire prier ; jusque là qu’il fut accusé d’avoir fait imprimer un libelle sur le retour de d’Emery, au bout duquel est l’arrêt du parlement rendu contre son frère après sa banqueroute de 1620, quoiqu’on tienne pour certain que ce fut de la part du marquis de La Vieuville qu’il fut publié.

Il y en a qui assurent que le cardinal donna l’exclusion au président de Maisons parce que ce fut lui qui lui donna avis, au commencement de janvier 1649, qu’il y avoit une cabale formée pour arrêter le Roi dans Paris, et que ce fut sur cet avis qu’il l’en fit sortir : mais, soit qu’il ait été éclairci depuis que l’avis étoit faux, soit que le mauvais succès de la sortie du Roi lui ait donné du dépit pour tous ceux qui y ont contribué ; tant y a que depuis cela il a toujours été mal satisfait du président de Maisons. On alléguoit pour prétexte que c’étoit un homme obéré, qui se