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DE CONRART. [1652]

léans qui’il acceptoit d’être de son conseil : ce qui fut publié partout dès le jour même avec grandes réjouissances.

Quand le chancelier eut donné parole d’être du conseil de lieutenance générale, M. d’Orléans dit à quelqu’un : « Enfin le bonhomme de chancelier a donné dans le panneau ; nous le tenons[1]. »

Il y eut contestation pour la séance, le chancelier ayant déclaré qu’il ne pouvoit céder ni aux princes qui ne sont pas du sang, ni aux ducs et pairs. Ceux-ci le cédèrent sans beaucoup de résistance, mais les autres eurent plus de peine : ils s’y résolurent pourtant à la prière de M. d’Orléans et de M. le prince, à condition toutefois que si M. de Longueville prenoit leur parti et se trouvoit dans leur conseil, il ne lui céderoit non plus qu’à eux. Quand on parla au chancelier d’avoir aussi les sceaux de la lieutenance générale, il s’en excusa en disant que les sceaux du Roi étoient entre les mains d’un autre, et suivoient la personne de Sa Majesté. Mais M. d’Orléans lui dit que les sceaux dont il se serviroit seroient les sceaux du Roi ; et qu’ainsi il ne falloit point qu’il en fît difficulté.

On donna au comte de Fiesque la commission de général de l’artillerie, et au marquis de La Frette la charge de lieutenant des chevau-légers, vacante par la mort du marquis de Saint-Mesgrin et de Mancini, neveu du cardinal Mazarin.

  1. Nous le tenons : Le chancelier Seguier reçut presque aussitôt une lettre de cachet, par laquelle le Roi lui ordonnoit de le venir trouver pour faire sa charge et présider dans son conseil. Il saisit la première occasion de sortir de Paris et de se rendre auprès du Roi. (Voyez les Mémoires de Montglat, tome 50, page 358, de cette série.)