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NOTICE

cette époque de se réunir chez lui ; et les assemblées se tinrent tantôt chez Desmarets, que l’Académie venoit d’admettre avec Boisrobert au nombre de ses membres : tantôt chez Chapelain, qui demeuroit dans la rue des Cinq-Diamants[1]. Trois charges furent créées au sein de la compagnie : deux annuelles, celles de directeur et de chancelier ; et celle de secrétaire, qui devoit être perpétuelle. Conrart, qui étoit alors à Jonquières[2], fut appelé à l’unanimité à remplir cette dernière fonction ; et à compter de cette époque, il eut soin d’écrire ce qui se passoit dans les assemblées. Pellisson nous apprend que les registres de l’Académie commençoient au 13 mars 1634[3].

Les bornes d’une Notice ne nous permettent pas de nous étendre sur les rapports qui vers ce temps commencèrent à s’établir entre le cardinal de Richelieu et les académiciens. Quelques-uns d’eux, principalement Serizay et Malleville, vouloient que l’on repoussât une protection que, dans leur position particulière, ils paroissoient redouter[4] ; presque tous se voyoient à regret dans l’obligation de subir un hon-

  1. Pellisson, Histoire de l’Académie, tome i, page 53.
  2. Bibliethèque françoise de l’abbé Gonjet. tome 17, page 396.
  3. Pellisson, Histoire de l’Académie, tome 1, page 16. Ces premiers registres de l’Académie n’existoient déjà plus du temps de l’abbé d’Olivet. (Voyez la note du tome 2, page 10, de l’Histoire de l’Académie.) Il est probable qu’ils avoient été confiés à Pellisson, et qu’ils furent saisis et perdus parmi les papiers du surintendant Fouquet. M. Raynouard, secrétaire perpétuel de l’Académie française, nous a fait voir les registres qui ont été conservés ; ils ne remontent qu’à l’année 1672.
  4. Serizay étoit intendant du duc de La Rochefoucauld, qui s’étoit retiré dans ses terres de Poitou ; et Malleville étoit secrétaire du maréchal de Bassompierre, détenu alors à la Bastille comme prisonnier d’État.