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notice

principales églises de Paris, et il commença par celle de Saint-Germain-l’Auxerrois, paroisse de la cour, où il prononça le sermon de la Toussaint. Cette solennité attira une grande affluence ; mais le prélat dut remarquer que la curiosité, plus que l’intérêt, étoit la cause de cette vogue apparente.

En se tenant sur la défensive, il entretenoit toujours des relations avec quelques femmes de la cour, à qui ses talens et ses aventures extraordinaires inspiroient une sorte d’engouement. Madame de Lesdiguières, sa parente et son amie, crut avoir la certitude que la Reine étoit disposée à lui accorder ce qu’il exigeoit pour ses amis ; et elle le pressa, pour aplanir les difficultés, d’aller présenter ses hommages à cette princesse. C’étoit là que l’attendoit le châtiment de ses torts multipliés. S’étant rendu au Louvre le 19 décembre, il y fut arrêté, et conduit ensuite dans le château de Vincennes, où il fut condamné d’abord au secret le plus rigoureux.

Presque tous les amis qu’il avoit eus dans ses temps de prospérité l’abandonnèrent aussitôt ; et il ne trouva un dévouement à toute épreuve que parmi les jansénistes, qui, joignant leur cause à la sienne, firent les derniers efforts pour ressusciter une faction que ses fautes accumulées avoient anéantie pour jamais. On peut en voir le détail dans la seconde partie de la Notice sur Port-Royal. Ce parti, qui dominoit alors dans le clergé de Paris, fit faire pour le coadjuteur des prières solennelles, et ne négligea aucun moyen de soulever en sa faveur les dernières classes du peuple.

Messieurs de Port-Royal ne pouvant, dans les pre-