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par toutes les obligations que notre caractère nous impose ; mais nous le devons particulièrement quand il s’agit de la conservation des peuples, parce que la même puissance qui nous a établis médiateurs entre Dieu et les hommes fait que nous sommes naturellement leurs intercesseurs envers les rois, qui sont les interprètes de la divinité sur la terre. Nous nous présentons donc à Votre Majesté en qualité de ministres de la parole, et comme les dispensateurs légitimes des oracles éternels ; nous vous annonçons l’évangile de la paix, en vous remerciant des dispositions que vous y avez déjà données, et en vous suppliant très-humblement d’accomplir cet ouvrage si glorieux à Votre Majesté, et si nécessaire au repos de vos peuples ; nous vous parlons au nom de celui de qui les ordres vous doivent être aussi sacrés qu’ils le sont au moindre de vos sujets. »

Il se vante de la conduite qu’il a tenue comme coadjuteur de Paris pendant les troubles. « L’Église de Paris, dit-il, n’a jamais fait de vœux que pour les avantages de votre couronne, et ses oracles n’ont parlé que pour votre service. » Il ose ensuite se plaindre des désastres dont il a été la principale cause. « Nous voyons, ajoute-t-il, nos campagnes ravagées, nos villes désertes, nos maisons abandonnées, nos temples violés, nos autels profanés. Nous nous contenterions de lever les yeux au ciel, et de lui demander justice de ces impiétés et de ces sacriléges, qui ne peuvent être assez punis par la main des hommes ; et pour tout ce qui touche nos propres misères, le respect que nous avons pour tout