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cider Gaston à se déclarer franchement pour lui. Mais comme le cardinal de Retz ne trouvoit pas son intérêt à cette union, il fit échouer les projets du prince.

Ces manœuvres, qui ne pouvoient être ignorées, soulevèrent contre lui tous les ennemis de Mazarin. Peu sensible à leurs clameurs, il ne leur opposa d’abord qu’une force d’inertie ; et il répondit au président de Bellièvre, qui s’étonnoit de cette conduite : « Nous sommes dans une grande tempête où il me semble que nous voguons tous contre le vent. J’ai deux bonnes rames en main, dont l’une est la masse de cardinal, et l’autre la crosse de Paris ; je ne les veux pas rompre, et n’ai présentement qu’à me soutenir. » Cependant, se voyant harcelé par une multitude d’écrits satiriques, il employa ses loisirs à y répondre ; et il composa plusieurs pamphlets, tous remarquables par un style énergique et piquant, mais qui servirent puissamment Mazarin, parce qu’ils ne laissèrent aucun doute sur la division qui régnoit parmi ses ennemis. Ces opuscules, qui offrent aujourd’hui peu d’intérêt, portent les titres suivans : le Vraisemblable sur la conduite de M. le cardinal de Retz, les Intérêts du temps, le Solitaire, Avis aux malheureux, Manifeste de M. de Beaufort, l’Esprit de paix, Lettre d’un bourgeois désintéressé, les Contre-temps du sieur de Chavigny, premier ministre de M. le prince ; le Vrai et le Faux de M. le prince et de M. le cardinal de Retz.

Les deux derniers pamphlets furent ceux qui produisirent le plus de sensation. Chavigny, autrefois ministre sous Richelieu, avoit en vain cherché à rentrer dans les affaires depuis la régence ; ses intri-