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[1649] MÉMOIRES

M. de Mayenne n’y en a trouvé dans le temps de la Ligue, c’est-à-dire dans le temps de la faction du monde la plus opposée à toutes les maximes du parlement ? Votre naissance et votre mérite vous élèvent autant au dessus de ce dernier exemple, que la cause dont il s’agit est au dessus de celle de la Ligue : et les manières n’en sont pas moins différentes. La Ligue fit une guerre, où le chef du parti commença sa déclaration par une jonction ouverte et publique avec l’Espagne contre la couronne et la personne d’un des plus braves et des meilleurs rois que la France ait jamais eu ; et ce chef de parti, sorti d’une maison étrangère et suspecte, ne laissa pas de maintenir très-long-temps dans ses intérêts ce même parlement dont la seule idée vous fait peine, dans une occasion où vous êtes si éloigné de le vouloir porter à la guerre, que vous n’y entrez que pour lui procurer la sûreté et la paix. Vous ne vous êtes ouvert qu’à deux hommes de tout le parlement ; et encore vous ne vous y êtes ouvert que sur la parole qu’ils vous ont donnée l’un et l’autre de ne laisser pénétrer à personne du monde, sans exception, vos intentions. Comment est-il possible que M Votre Altesse prétende que ces deux hommes puissent, par le moyen de cette connoissance intérieure et cachée, régler les mouvemens de leur corps ? J’ose, monsieur, vous répondre que si vous voulez vous déclarer publiquement comme protecteur du public et des compagnies souveraines, vous en disposerez au moins pour très-long-temps, absolument et presque souverainement. Mais ce n’est pas votre vue : vous ne voulez pas vous brouiller à la