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DU CARDINAL DE RETZ. [1648]

faisoit état de lui donner dans le cabinet. Il comprit très-bien son intérêt ; et le parlement ayant répondu à Choisy, chancelier de Monsieur, et au chevalier de La Rivière, gentilhomme de la chambre de M. le prince, qui y avoient porté les lettres de leurs maîtres ; ayant, dis-je, répondu que le lendemain les députés iroient à Saint-Germain pour conférer avec messieurs les princes seulement, M. le prince se servit très-habilement de cette parole, pour faire croire au cardinal qu’il ne devoit pas se commettre, et qu’il étoit de sa prudence de se faire honneur de la nécessité. Cette atteinte fut cruelle à la personne d’un cardinal reconnu, depuis la mort du feu Roi, pour premier ministre ; et la suite ne lui en fut pas moins honteuse. Le président Viole, qui avoit ouvert l’avis au parlement de renouveler l’arrêt de 1617 contre les étrangers, vint à Saint-Germain où le Roi étoit allé de Ruel, sur la parole de M. le prince [et il fut admis sans contestation à la conférence qui fut tenue chez M. le duc d’Orléans, accompagné de M. le prince, de M. le prince] de Conti et de M. de Longueville[1].

On y traita presque tous les articles qui avoient été proposés à la chambre de Saint-Louis, et messieurs les princes en accordèrent beaucoup avec facilité. Le premier président s’étant plaint de l’emprisonnement de M. de Chavigny, donna lieu à une contestation considérable, parce que, sur la réponse que l’on lui fit que Chavigny n’étant pas du corps du parlement, cette action ne regardoit en rien la compagnie, il répondit que les ordonnances obligeoient à ne laisser personne en prison plus de

  1. Le passage entre crochets que l’on vient de lire a été tiré d’un manuscrit appartenant à M. Demay, vicc-président du tribunal de Melun.