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moyenner la paix, et faire en sorte que la reyne d’Angleterre ne s’entremeslast point des affaires d’Escosse ; ce qu’ils ne peurent obtenir. Mais au contraire la reyne d’Angleterre reçut favorablement tous les Escossois qui se voulurent mettre en sa protection, lesquels la supplierent (par pratique faite) de faire alliance avec eux, et de les aider, comme elle fit bientost après. Mais les Escossois furent advisez par la capitulation qu’ils firent avec elle, qu’ils ne bailleroient aucunes places fortes aux Anglois, comme aussi n’y en a-t-il guere, mais seulement que la reyne d’Angleterre bailleroit des ostages qui seroient renouvellez de six en six mois. Aussi est-il bien à craindre, quand les protecteurs ont des forteresses des alliez, qu’ils ne les rendent jamais, comme il est advenu de nostre temps des villes imperiales comme Utrecht, Constance, Cambray et autres, qui ont esté assujetties à ceux qui les tenoient sous leur protection ; dequoy l’empereur Charles v a montré assez d’exemples. Or ce traicté conclu et arresté entre la reyne d’Angleterre et les Escossois, et l’union qu’ils firent de leurs religions, èsquelles ils ne vouloient estre forcez, apporta la guerre ouverte.