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avoir secours. Ce que voyant, la reyne d’Angleterre, qui avoit desjà conclu l’alliance avec les Escossois mutins, fit dresser deux armées, par mer et par terre, et expédier des lettres patentes qu’elle publia en Angleterre, par lesquelles elle se plaignoit du tort que l’on luy avoit fait en France, et principalement d’avoir souffert que Marie, reyne d’Escosse, se qualifiast reyne d’Angleterre et d’Irlande, avec les armes ecartelées d’Escosse et d’Angleterre : et encore, sous couleur de vouloir chastier quelques sujets d’Escosse, l’on dressoit une armée en France pour attenter à l’Angleterre, dont elle estoit menacée. Elle fit aussi remonstrer et prier le Roy que l’on laissast l’Escosse en paix, et la forme du royaume en l’estat auquel il estoit, et que l’on retirast tous les François qui y estoient desjà. Autrement elle s’armeroit pour garder qu’il ne s’attentast quelque chose contre l’Angleterre, protestant que tout le mal qui adviendroit pour ce regard ne luy pourroit estre imputé. Et voyant que les forces de France s’approchoient d’Escosse, elle commença la guerre contre quelques vaisseaux françois qui estoient pour lors audict Escosse.

Cela fut cause que l’on fit protester le chevalier de Saivre, de la part du Roy, à la reyne d’Angleterre de l’infraction de paix, et de l’ouverture de guerre qu’elle avoit commencé, sous couleur que la reyne d’Escosse avoit pris les armes d’Angleterre avec celles d’Escosse, et vouloit reduire ses sujets rebelles sous son obeissance, et que le roy François second avoit fait offre à la reyne d’Angleterre de deputer gens de sa part, pourvu qu’elle en nommast aussi de son costé, afin de vuider leurs differens snivant les articles de la paix. Chose