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dre quelques coulevrines que les reistres avoient laissées, et se fortifier de quelques troupes qui y estoient demeurées en garnison, et autres villes où ils passèrent, comme Autun, Vezelay et Sancerre.

Lors le mareschal de Cossé, voyant qu’il avoit perdu l’occasion de combattre l’armée huguenotte, eut quelque volonté de la suivre ; mais, adverty des grandes traites qu’elle faisoit pour n’avoir aucun attirail de canon, comme j’ay dict cy-dessus, il changea son dessein, qui fut, après avoir despesché La Valette avec cinq cens chevaux pour charger ceux qui demeuroient derriere, de la costoyer par la Bourgogne, et tirant vers la vallée d’Aillan après la prise de Mailly, où quelques protestans de ce pays s’estoient retirez ; de là prit la route de Sens pour asseurer ceux de Paris, et empescher que les huguenots ne s’acheminassent à leurs portes, comme ils disoient, en cas que le traité de la paix, que les deputez négocioient, ne se pust accomplir.

Laquelle enfin, après avoir esté differée quelque temps par les belles remonstrances du nonce du Pape, et promesses de l’ambassadeur d’Espagne, qui offroit à Sa Majesté trois mille chevaux et six mille hommes de pied pour l’extermination des huguenots, fut enfin conclue et arrestée à Sainct-Germain-en-Laye le huitiesme d’aoust 1570, et, trois jours après, emologuée et publiée au parlement de Paris ; laquelle portée par Bauvais La Nocle à la reyne de Navarre, qui estoit à La Rochelle, et par Teligny au camp des princes, qui s’acheminoient sur la frontière du comté de Bourgogne, fut receue avec grande joye et contentement d’un