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pour se rafraischir, comme quelques-uns disoient, que pour payer les reistres de son party (qui commençoient à se mescontenter) du sac de plusieurs villes et bourgades, et pour se fortifier des troupes du comte de Montgommery qui les joignit à Saincte-Marie, et autres de Gascogne et Bearn qui estoient à leur devotion ; qu’aussi pour prendre les forces que Montbrun, Mirabel, Sainct-Romain et autres chefs, se promettoient faire en Languedoc et Dauphiné, attendant le secours d’Allemagne, que le comte Palatin du Rhin, le prince d’Orange et autres, leur faisoient esperer, afin qu’estant toutes ces forces unies et ralliées avec ses Allemands, qu’ils s’attendoient recevoir sur la frontière de Bourgogne, ils pussent estre en estat de venir aux portes de Paris, pour encore tenter une autre fois le hasard et rencontre d’une bataille.

Desseins appuyez sur grandes considerations, ausquels d’autre costé s’opposoient mille difficultez, pour les longues traités et penibles corvées qu’il leur falloit faire à un si long voyage, auquel il estoit bien croyable qu’ils perdroient autant d’hommes, qui se retireroient ayant gagné le toit de leurs maisons, qu’ils en pourroient acquerir d’autres moins aguerris, sans les continuelles charges et saillies, de tant de villes ennemies qu’il leur faudroit essayer, outre les autres incommoditez de la vie qu’ils endureroient, comme ils firent ; car, au bruit de leur venue, les paysans et autres de la campagne, advertis de la cruauté que beaucoup exerçoient pour avoir de l’argent, abandonnèrent leurs maisons, n’y laissant que les portes et les murailles : il y avoit aussi grande apparence de croire