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lieu marécageux entre Touars et Ervaut, et qui pouvoit servir aux siens en cas qu’ils fussent rompus, comme aussi il avoit prevu devant à faire gagner Ervaut pour estre favorable à sa retraite.

Le duc donc, après avoir envoyé descouvrir l’estat de l’armée des princes, pour juger de la disposition et de l’ordre qu’elle tenoit pour la bataille, ayant pris sur tous autres l’advis du mareschal de Cossé et Tavannes pour la disposition de la sienne, donna la conduite de son avant-garde au duc de Montpensier, lequel avoit avec luy cinq regimens françois, et les troupes italiennes separées en deux bataillons, entre lesquels il y avoit neuf pieces d’artillerie à costé gauche des Suisses, qui faisoient un autre bataillon commandé par Clery ; le duc de Guise commandoit un escadron de cavalerie, et Martigues, qui estoit plus avancé du costé des François et Italiens, un autre ; après suivoit le prince Dauphin, accompagné des comtes de Santafior, Paul Sforce, Chavigny, La Valette et plusieurs autres qui avoient troupes ; à la main droite marchoit le duc de Montpensier avec le landgrave de Hesse, le comte Rhingrave, Bassompierre, Chomberg et Vestebourg, qui faisoient douze cornettes de reistres ; la bataille estoit composée d’un autre bataillon de Suisses commandé par Meru, leur colonel-général, de six regimens françois, sçavoir Gohas, Gossins, du jeune Montluc, Rance et les deux Isles, et de huit pieces de canon ; la cavalerie estoit de plus de trois mille chevaux, divisée en trois escadrons, sçavoir deux de reistres et un de François ; le premier estoit commandé par le comte de Mansfeld, celuy que j’avois amené ; le duc marchoit après, ac-