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devoir possible de reparer leur bresche, et, avec pots et grenades, et autres feux artificiels qu’ils jettoient sans cesse, travailloient autant qu’ils pouvoient les assiegeans ; lesquels, après avoir continué leur batterie l’espace de quelques jours, et fait bresche raisonnable se resolurent de donner l’assaut ; et d’autant qu’il falloit passer la riviere avant que d’y venir, ils dresserent la nuit un pont de tonneaux liez avec forces cables, et autre bois qu’ils avoient amassé, pour porter l’infanterie, et le lendemain ils marcherent en bataille sur les costeaux, prests à descendre, ayant la chemise blanche sur le dos pour se recognoistre : lors huit cens des enfans perdus firent l’essay du pont, lequel ayant esté trouvé trop foible, furent contraints de se retirer et mettre la partie à une autre fois. La nuit venue, le duc de Guise envoya couper les cordages, et rompre le pont, pendant que quelques arquebusiers attaquoient par une feinte escarmouche le corps de garde des huguenots, lesquels continuèrent leur batterie jusques au vingt-neufviesme du mois d’aoust, attendant que deux autres ponts qu’ils faisoient faire fussent parfaits ; l’un desquels ils dressèrent devant le faux-bourg Sainct-Sornin pour passer au pré-l’Evesque ; l’autre fut mis à quelques cinquante pas d’iceluy sur la mesme riviere, où plusieurs soldats huguenots furent tuez et blessez, encore qu’ils eussent dressé force gabions pour se mettre à couvert des arquebusades qu’on tiroit de la muraille, nonobstant lesquelles ils gagnèrent une des bresches du pré, et une vieille tourelle où ils se logèrent ; mais ce ne fut pas sans perte de deux ou trois capitaines du regiment d’Ambres.

Onoux, duquel le service est signalé en ce siège, par