Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 1re série, tome 33.djvu/420

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ne pouvoit faire autrement, estoient qu’il n’y avoit homme en France, de quelque qualité qu’il fust, qui n’eust demandé et conseillé la paix, jusques au duc de Montpensier, Chavigny et Hugonis, qui estoient les plus violens à la guerre ; ce qui rendit le duc d’Avle si estonné, qu’il fit cognoistre n’avoir pas plaisir de nous voir d’accord.

Je ne demeuray que huict jours en ce voyage, d’où estant retourné, l’on me despescha aussi-tost vers Casimir et ses troupes, qui commençoient à tourner la teste vers l’Auxerrois : l’on me dit que je le trouverois disposé de s’acheminer à la frontiere pour se retirer en Allemagne. Mais la première difficulté fut que je n’avois porté l’argent que l’on m’avoit asseuré à la Cour devoir estre six jours après moy ; mais il n’y arriva pas de cinq semaines après, durant lesquelles ils achevèrent les trois mois de service et celuy de retour, et entrèrent dedans un cinquiesme quatre ou cinq jours, duquel ils vouloient estre payez entierement, selon leur capitulation. Je voulus accorder avec Casimir, jusques à luy faire un present de douze ou quinze mille escus ; mais il ne vouloit entrer en aucun accord, sçachant bien que ses reistres et lanskenets voudroient avoir le mois entier puisqu’il estoit commencé, et que, si je ne le faisois promptement payer, et accorder les autres articles, le sixiesme mois commenceroit, qu’il faudroit aussi payer ; dequoy, après de grandes disputes, sans qu’aucune raison y pust servir, je donnay advis au Roy. Mais l’on me manda de la Cour qu’il estoit impossible de trouver si promptement de l’argent, à quoy neantmoins l’on travailloit sans aucune intermission. Que pour le regard des autres articles, j’en