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pour le bien et deffense de l’Estat, luy voulut envoyer par moy, avec la commission que j’avois, les portraits qu’elle avoit de long-temps fort bien faits, en des tablettes grandement enrichies de pierreries, lesquelles valloient plus de huit mille escus.

Ce présent fut fort agréable au duc Jean Guillaume, lequel mit a part toutes autres considérations et affaires, pour se preparer d’aller servir Leurs Majestez, et d’assembler en grande diligence cinq mille chevaux reistres, sous les colonels et capitaines qui luy estoient affectionnez, et qu’il avoit auparavant retenus. Et ne perdit pas un seul jour, tant pour les assembler que pour les faire marcher, et passer le Rhin en moins de vingt-sept jours. De sorte qu’en cinq semaines je l’amenay à Rethel, où fut choisi le lieu pour la monstre, usant d’une si grande police en venant trouver le Roy, qu’il ne se faisoit aucun dommage là où il passoit.


CHAPITRE X.


Arrivée du sieur de Castelnau Mauvissiere avec le secours. Il est mal reconnu de son service, parce qu’on avoit changé d’advis et qu’on inclinoit à la paix. On le renvoye vers le duc de Saxe pour le remercier de son service et le congedier. Raisons données au duc par le sieur de Castelnau. Le duc se plaint du Roy. Ses raisons et ses sentimens. Le sieur de Castelnau l’appaise et le conduit à la Cour.


J’advertissois Leurs Majestez deux fois la semaine de nostre chemin et de nos journées, lesquelles.