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que les nouvelles estoient que le duc Casimir s’avançoit fort, le duc d’Aumale fut envoyé à la frontière, où estoit le cardinal de Lorraine et tous les enfans de la maison de Guise, afin d’assembler les forces de Champagne et de Bourgogne pour empescher les reistres de se joindre avec les huguenots. Et fut fait commandement à Tavannes, lieutenant du Roy en Bourgogne, bon capitaine, et depuis fait mareschal de France, d’assister le duc d’Aumale de tout ce qu’il pourroit, comme il fit, pour luy estre, et à toute la maison de Guise, fort affectionné ; outre que le duc estoit gouverneur de Bourgogne, et commandoit en Champagne, en attendant la majorité de Henry de Lorraine, son neveu.

Cependant le duc d’Anjou, accompagné de tout le meilleur conseil que l’on pouvoit alors trouver en France, spécialement du duc de Nemours et du mareschal de Cossé, que la Reyne sa mere luy avoit baillé comme sa créature, avec beaucoup d’authorité près de luy et en l’armée à cause de sa charge, partit de Paris avec toute l’armée, qui s’augmentoit tous les jours, pour aller à Nemours rassembler encore quelques forces, et de là à Montereau, pour essayer d’y combattre les huguenots. Ce qui eust esté mal-aisé s’ils eussent voulu garder ce passage, qui n’estoit pas leur dessein, car ils tirèrent vers Sens, et quittèrent Montereau. Au mesme temps arrivèrent les troupes de Guyenne, conduites par Sainct-Cire, lesquelles marchoient vers la rivière de Seine, et y prirent les places de Pont-sur-Yonne, Bray et Nogent-sur-Seine, qui furent en partie rançonnées, en partie saccagées. De sorte que les huguenots, faisans leur retraite et