Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 1re série, tome 33.djvu/370

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


CHAPITRE III.


Advis des huguenots aux Flamands sur l’arrivée du duc d’Alve, par le libelle intitulé le Sacré Concile. Requeste des religionnaires de Flandre pour abolir l’inquisition. Leur association, leur devise, et la raison du mot de gueux à eux donné. Liberté de religion accordée en Flandre par la duchesse de Parme, revoquée par ordre du roy d’Espagne. Retraite du prince d’Orange qui veille à sa seureté. Le duc d’Alve passe, avec une armée, d’Italie en Flandre par la France. Les huguenots continuent leurs soupçons de quelque intelligence, se préparent à la deffensive, et se plaignent par manifestes. Divers jugemens sur leur dessein de se saisir de la personne du Roy. Service du sieur de Castelnau Mauvissière et de ses deux frères en cette occasion.


Et pour y remédier, ils donnerent derechef advis à leurs confederez, tant par lettres que par personnes de creance, et firent publier un petit livre intitulé le Sacré Concile, qu’ils dedierent aux habitans du Pays-Bas, par lequel ils estoient conviez de clorre les passages à l’armée du duc d’Alve, autrement que bientost ils seroient à la servitude des Espagnols. Ce que les habitans du Pays-Bas n’osèrent ny voulurent entreprendre, dont ils se repentirent bien-tost après, comme aussi de n’avoir pas sceu juger, quand le roy d’Espagne decerna ses lettres patentes pour exécuter le concile de Trente, que c’estoit pour fortifier et tenir la main aux inquisitions.