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faites contre la reyne de Navarre. Son successeur en fit de mesme contre la reyne Elisabeth d’Angleterre, la déclarant aussi incapable de regner. Ce qui a depuis suscité plusieurs à entreprendre contre elle et son Estat, tant en Angleterre qu’Irlande, meus du zele de la religion catholique, ou du pretexte d’icelle.

Mais, pour retourner au voyage du Roy, Leurs Majestez partirent de Bar-le-Duc pour se trouver à Nancy le jour de l’Annonciation de Nostre-Dame 1564, où quelques-uns voulurent dire que l’on commença à traiter d’une saincte ligue, afin d’extirper toutes les heresies de la chrestienté, et de faire cesser en France l’alienation des biens des ecclesiastiques, et faire punir ceux qui avoient esté cause de tant de malheurs en ce royaume, spécialement sur l’Eglise catholique, comme aussi les principaux autheurs de la mort du duc de Guise, entre lesquels ils mettoient le premier l’Admiral de Chastillon, lequel tous les catholiques de la France tenoient pour leur principal ennemy, et celuy qui avoit basty les commencemens de cette guerre civile, et contraint le Roy à l’edict de janvier, et à celuy dernièrement fait au traité de la paix à Orléans ; auquel tous les catholiques et princes voisins et alliez du Roy, mesmement le Pape et le roy d’Espagne, insistoient qu’il ne falloit avoir aucun esgard ; offrant, par leurs ambassadeurs qui arriverent à Nancy, d’aider à Sa Majesté de toutes leurs forces et puissances ; dont le Roy les remercia, et leur respondit qu’il n’estoit pas possible de casser un edict si nouvellement fait pour la pacification des grands troubles et guerres civiles de son royaume.

En mesme temps furent publiez plusieurs livres portans les grands prejudices que pouvoit recevoir la