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monde, où les hommes sont les acteurs, et la fortune est bien souvent maistresse de la scène et de la vie ; car tel représente aujourd’huy le personnage d’un grand prince, demain joue celuy d’un bouffon, aussi bien sur le grand théâtre que sur le petit.

Le lendemain, pour clorre le pas à tous ces plaisirs, le Roy et le duc son frere, se promenans au jardin, apperceurent une grande tour enchantée, en laquelle estoient detenues plusieurs belles dames, gardées par des Furies infernales, de laquelle deux geans d’admirable grandeur estoient les portiers, qui ne pouvoient estre vaincus, ny les enchantemens defaits, que par deux grands princes de la plus noble et illustre maison du monde. Lors le Roy et le duc son frère, après s’estre armez secrettement, allerent combattre les deux geans qu’ils vainquirent, et de là entrèrent en la tour, où ils firent quelques autres combats dont ils remporterent aussi la victoire, et mirent fin aux enchantemens ; au moyen de quoy ils délivrerent les dames et les tirèrent de là ; et au mesme temps, la tour artificiellement faite devint tout en feu.