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roi d’Espagne, du duc de Savoye, et autres princes catholiques amis et alliez de la couronne, qui envoy oient visiter Sa Majesté comme par un commun accord, la prier de faire observer par toute la France les articles et decrets du concile de Trente, et l’exhorter à demeurer ferme en la religion catholique, comme avoient fait tous ses predecesseurs très-chrestiens dont il portoit le nom, et ne se laisser esbranler aux heresies de son royaume. Ils parlerent aussi à Sa Majesté pour faire cesser l’alienation des biens de l’Eglise, du tout préjudiciable à son Estat, et contre la loy divine, et luy donnerent conseil de punir tous ceux qui avoient ruiné, saccagé et demoly les eglises, porté les armes contre leur Roy, donné entrée aux estrangers dedans son royaume, et faire punir ceux qui estoient cause de la mort du feu duc de Guise. Et finalement ils firent à Sa Majesté plusieurs propositions, plustost pour l’induire à rentrer à la guerre, et rompre son edict de pacification qu’à le maintenir, asseurans les ambassadeurs que leurs maistres donneroient toute faveur et assistance au Roy pour chasser les hérésies de son royaume, et punir ceux qui en estoient les autheurs.

Mais le Roy, la Reyne sa mere et leur conseil, qui ressentoient les maux advenus à la Fiance par le malheur des guerres civiles, n’avoient pas grand desir d’y rentrer sur les belles promesses des ambassadeurs ; car aussi ne se fioit-on pas en celles de leurs maistres : mais nonobstant, l’on leur donna toutes gracieuses et honnestes responses pleines de remerciemens, et telles qu’elles se devoient donner à des ambassadeurs en semblables occasions. Et Leurs Majestez firent réponse qu’une paix et edict, si solemnellement faits par le