Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 1re série, tome 33.djvu/288

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

à celles de Bourgogne, Auvergne et Forest, alla assiéger et prendre la ville de Vienne, avec les catholiques qui estoient dedans. Après la prise de laquelle il s’approcha de Lyon, où Soubise commandoit pour les huguenots, d’autant qu’ils ne s’osoient plus fier au baron des Adrets. Là, il y eut plusieurs escarmouches aux approches, où l’un des habitans de la ville, nommé Marc Herbin, promettoit au duc de Nemours de le faire entrer en la ville, moyennant quelque somme qu’il demandoit : de laquelle ne retirant que des premesses, il advertit Soubise de l’entreprise ; lequel disposa si bien les garnisons, habitans et gens de guerre qui estoient en la ville, qu’ils en laissèrent entrer quelques-uns de l’armée du duc de Nemours, qui furent presque tous tuez ; ce que voyant le duc, et qu’il avoit esté trompé, et qu’il falloit trois camps pour assiéger ladite ville, à cause de sa situation qui est sur le bord de deux grandes rivières, le Rhosne et la Saosne, et une citadelle qui commande aux deux rivières, fut contraint de laisser son entreprise, après avoir défait et mis en déroute quelques enseignes de gens de pied, et quelques cornettes de cavalerie que le baron des Adrets menoit à Lyon pour leur secours. Cette défaite estonna fort toutes les villes situées sur le Rhosne, et donna beaucoup de courage aux catholiques du pays de courir sus aux huguenots.

En ce mesme temps, ceux qui tenoient la ville d’Annonay en Vivarez, que les huguenots avoient prise sur les catholiques, sortirent de ladite ville pour aller surprendre Saint-Estienne-en-Forest, ce qu’ils firent ; mais, comme ils s’amusoient au pillage, ils furent surpris par Saint-Chaumont, où il y en eut beaucoup de