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SUPPLÉMENT DU CHAPITRE X

par l’éditeur.


On a vu que Coligny, La Rochefoucauld, Feuquières, Théodore de Bèze et Soubise, furent accusés par Poltrot de l’avoir excité à tuer le duc de Guise ; l’assassin prétendoit même qu’il avoit reçu, à deux reprises différentes de l’argent de l’Amiral. Cette accusation augmenta la fureur des partis, et le plan de défense qu’adopta Coligny n’étoit pas fait pour la calmer. Dans l’espace de trois ans que dura l’affaire, il publia trois apologies, qui peuvent être considérées comme des pièces infiniment curieuses, parce qu’elles répandent beaucoup de lumière sur le plus grand événement de la première guerre de religion, et parce qu’elles donnent une idée très-juste, tant du caractère de l’Amiral, que de la disposition où se trouvoient alors les esprits. Nous allons en faire un extrait impartial, laissant au lecteur à juger si l’accusation avoit quelque fondement.

Le duc de Guise avoit été assassiné le 18 février 1563 : l’assassin fut arrêté le lendemain, et conduit, deux jours après, au camp de Saint-Hilaire, près de Saint-Mesmin, où se trouvoient Catherine de Médicis et Charles IX. Là il fut interrogé par le conseil privé, et fit les révélations dont nous avons parlé.

Dès le 12 mars suivant, Coligny, se trouvant à Caen, publia une première apologie, qui fut signée par le