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trouvé dedans Paris, en l'armée du Roy, et en tout le progrez qu’elle fit jusques après la bataille, ne fut qu’en poursuivant ce qui nous estoit nécessaire pour assiéger ledit Havre, avoir des gens de pied, de l’argent, poudres et munitions. De sorte que du mesme lieu de Rambouillet je fus renvoyé audit Havre de Grace, avec l’un des régimens de lanskenets du comte Rhingrave, qui estoit à la bataille, qui fut tout le secours que l’on envoya lors audit comte. Lors le sieur de Vieilleville, estant fait mareschal de France par la mort du mareschal de Sainct André, fut envoyé à Rouen pour y commander, et faire les entreprises de chasser les Anglois de la >~ormandie, reprendre le Havre et Dieppe.

Et comme je passois au pays de Caux avec ledit régiment de lanskenets, et près d’un chasteau appelle Tancarville, que tenoient les Anglois sur la rivière de Seine, ils eurent quelque espouvante, pensans que ce fust toute l’armée du Roy, dont je leur fis courir le bruit, et à l’instant loger là auprès et au village dudit Tancarville les lanskenets, qui fut cause de faire parlementer ceux du chasteau : ce que je manday incontinent au comte Rhingrave, qui estoit à Montivillier ; lequel partit à l’heure mesme pour voir cette composition avec son régiment : le mareschal de Vieilleville partit aussi au mesme temps de Rouen, et le jour mesme qu’ils arrivèrent la place fut rendue des François et Anglois qui estoient dedans.

Le Roy, en estant adverty, m’envoya une commission pour y mettre quelques gens de pied et de cheval, afin de tenir les Anglois resserrez de ce costé-là, et asseurer la rivière de Seine jusques au Havre de Grace, et pour faire le magazin de vivres et toutes choses necessaires