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eust sceu faire ; et qui ne trouveit à piller et à prendre y vivoit à discrétion.

Incontinent après, la ville de Tours, qui n’avoit pas des garnisons suffisantes, et n’estoit pas meilleure que Blois, s’estonna ; et ceux qui estoient dedans pour les huguenots, n’avoient pas moins de crainte des catholiques qui estoient en la ville, que de l’armée du Roy. Qui fut cause qu’ils envoyèrent vers le roy de Navarre, pour dire que volontiers ils se rendroient à composition, ce qui fut accepté. Alors fut depesché le sieur de Beauvais Nangy, pour aller faire la composition, et avec luy quelques gens de pied et deux cens chevaux. Cette ville fut bien aise de se remettre en l’obéissance du Roy, où les habitans tuèrent et noyèrent quelques huguenots, pour les outrages qu’ils en avoient receus, et le regret qu’ils avoient d’avoir veu ruiner leurs églises. Le prince de Condé, pour revanche, reprit la ville de Beaugency, où la pluspart des soldats que le roi de Xavarre y avoit laissez en garnison furent tuez.

L’armée du Roy, qui se fortifioit cependant de tous endroicts, alla remettre le camp auquel j’estois devant la ville de Bourges, en laquelle commandoit Yvoy avec nombre de gens de guerre, lequel endura la batterie et les approches ; et enfin fut contraint de parlementer et rendre la ville par composition, laquelle luy fut gardée et tout ce qui avoit esté promis aux assiégez, dont la pluspart se mirent en l’armée du Rov, et mesmement ledict sieur d’Yvoy ; les autres s’en allèrent en la ville d’Orléans.

Quant à la ville d’Angers, ceux qui l’avoient prise s’estoient retirez à Orléans pour se joindre à l’armée